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On parle beaucoup de réchauffement climatique induit par l’activité humaine, mais l’histoire de notre planète en est une d’alternance entre des périodes glaciaires. Depuis 900 000 ans, la Terre a connu une série de cycles de glaciation, et des scientifiques ont déterminé quels paramètres de l’orbite terrestre permettaient de prédire leur occurrence. Les explications d’Alexandre Touchette.
Le Serbe Milutin Milankovitch avait émis il y a plus d’un siècle la théorie selon laquelle les variations cycliques des paramètres de l’orbite terrestre étaient à l’origine des périodes de glaciation et de déglaciation du pléistocène. L’analyse des données paléoclimatiques avait confirmé ses calculs dans les années 1970, mais personne depuis n’avait réussi à déterminer précisément la combinaison de paramètres à l’origine des ères glaciaires.
Un article publié cette semaine dans la prestigieuse revue Science a finalement permis de résoudre ce problème. Le premier paramètre en cause est l’excentricité de l’orbite de la Terre autour du soleil qui varie sur un cycle de 100 000 ans d’une forme presque parfaitement circulaire à une forme légèrement elliptique.
Le deuxième paramètre est l’obliquité, c’est-à-dire l’inclinaison de la Terre sur son axe qui est à l’origine des saisons. Cette inclinaison, qui varie de 22 à 24 degrés selon un cycle de 41 000 ans, fait varier légèrement l’intensité des saisons. Pour visualiser le troisième paramètre, il faut imaginer une toupie qui commence à ralentir et dont la pointe supérieure se met à décrire des cercles. Ce phénomène, appelé précession, fait varier la quantité d’énergie qui arrive dans l’hémisphère Nord selon un cycle de 21 000 ans.
Les signataires de l’étude ont calculé précisément comment l’interaction entre ces trois cycles change très lentement la quantité d’énergie solaire reçue dans l’hémisphère Nord principalement, causant un cycle de croissance et de décroissance des calottes glaciaires. Leurs calculs ont démontré que la fréquence des glaciations depuis 900 000 ans n’était pas le fruit d’événements chaotiques, mais un phénomène déterministe lié à la mécanique céleste.
P.-S. Il y a une trentaine d’années, j’avais écrit aux Années-Lumière pour leur demander si des variations de l’orbite de la Terre autour du Soleil pouvaient avoir une influence sur des changements climatiques. Ils n’ont jamais répondu. Probablement obnubilés par la doxa que ces changements « devaient » provenir d’un effet de serre causée par du CO2, qu’ils prêchaient en continu.
Par ailleurs, le cycle de précession des équinoxes s'étend sur près de 26 000 ans et non 21 000 ans tel que mentionné par Alexandre Touchette.
